Où et comment produit-on « la viande » ? Est-ce qu'on veut vraiment le savoir ? Et quand on l'apprend, on fait comment ? On détourne le regard ? On change ? On se laisse porter par cette prise de conscience ?
Peut-on revenir en arrière ?
Peut-on revenir en arrière ?
Pas vraiment ! 180 jours, le roman d'Isabelle Sorente parle, nous dit Victoria Luta, de l'impossibilité de tout retour en arrière. Vous vous reconnaissez dans l'histoire de son protagoniste ?
« Un porc à ton avis, c'est quelqu'un ou quelque chose ? »

180 jours est la durée de vie d'un être sensible venu au monde par insémination artificielle, sevré, engraissé, sacrifié et découpé pour devenir « de la viande » : du jambon, du lardon, du boudin, des côtes grillées, de la saucisse, du museau au vinaigre, de la gélatine pour les bonbons. Se figurer – en regardant le jambon, le lardon, le boudin, les côtes grillées, la saucisse, le museau au vinaigre, les bonbons – le trajet en sens inverse, prendre conscience que tous ces « produits » ont été, d'abord et avant tout, les morceaux du corps d'un être ayant respiré, vécu et tissé des liens sociaux dont il a été arraché, cela tient, aujourd'hui, d'une difficulté entretenue par tous les moyens dans notre société.
Ouvrage de Isabelle Sorente recommandé par Victoria


Auteur : Victoria Luta
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